Bon vent à notre sagesse

En cette époque de Bac de français, il apparaît clairement qu’il existait une « sagesse à la française ».
Montaigne est ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui un sage zen !

« Moi qui me vante d’embrasser si soigneusement les commodités de la vie,
et si particulièrement n’y trouve, quand j’y regarde ainsi finement, à peu
près que du vent. Mais quoi, nous sommes partout vent. Et le vent encore,
plus sagement que nous, s’aime à bruire et à s’agiter, et se contente en
ses propres offices, sans désirer la stabilité, la solidité, qualités non
siennes. »
ESSAIS, II, 13

Montaigne sait que « tout est vanité et poursuite du vent ». Mais la sagesse qu’il en tire est plus souriante, car il accepte ce que les bouddhistes appellent l’Impermanence, la finitude, le peu que nous sommes et que nous pouvons, enfin la vanité de tout, y compris cette parole qui dit que tout est vanité. 

 « Il y a de la sagesse, dites-vous, en cet amusement. Mais où? Et ces beaux préceptes sont vanité, et vanité toute sagesse. »

La vie, telle qu’elle est, telle qu’elle passe, impossible à arrêter, à retenir, il faut simplement la vivre sur l’instant : c’est ce qu’on pourrait appeler la sagesse du vent. Et si on entend par « vent », le vent de l’Esprit, comme le Vent Sacré de la Bible, cela a aussi du sens.

Proposé par Hubert,
Montaigne, Essais, écrits de 1572 à 1592
Publié par notre Terre Mère

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