Un projet de décroissance

couv4_diaUn très joli livre, porteur d’espoir sur les capacités de ce monde à se réinventer, publié en début d’année. Un véritable appel à décoloniser nos imaginaires…

Le livre s’appuie sur un  postulat :  la croissance est un mythe, voire une calamité, car elle se fonde sur le pillage du monde, dont les ressources qui ont mis des milliards d’années à se constituer sont dilapidées en un siècle. La croissance est en crise, succession de crises de plus en plus rapprochées qui malgré des phases de répit -artificiel- ne peuvent cacher l’inéluctabilité du verdict. Le credo selon lequel la croissance profiterait à tous est une imposture. Au contraire, la logique du pillage  loin de s’arrêter à notre terre s’attaque aussi à l’humain par la destruction de ses moyens vitaux de subsistance (accaparement des terres arables, pollution des eaux, déforestation massive). En témoignent les inégalités grandissantes à l’échelle d’une nation et du monde,  aggravées par les crises et  récessions. Fini la croissance donc !

Face à ce constat, la décroissance choisie est la seule alternative possible à la récession forcée engendrée par un système mortifère, qui, si nous ne faisons rien, conduira à la destruction de la vie humaine sur terre.

Le projet de décroissance s’articule autour de deux idées-force : celle d’une DOTATION INCONDITIONNELLE D’AUTONOMIE (DIA) couplée à un REVENU MAXIMUM ACCEPTABLE (RMA).
La DIA n’est pas un revenu mais une dotation en termes de droits de tirage sur l’eau, l’énergie, le transport, droit au logement et au foncier, à la nourriture (produite localement et sainement), le tout sous la forme de gratuité jusqu’à un certain seuil raisonnable – encourageant le bon usage et pénalisant le mésusage (halte au gaspillage). La santé et l’éducation demeurent des droits fondamentaux inaliénables, donc gratuits. En contrepartie, un service d’intérêt général pourrait être partagé entre tous les citoyens. Grâce à l’institution d’un droit de regard et de veto sur les choix de production, aussi par la création de jardins communautaires, d’ateliers collectifs entre autres,  l’économie se met véritablement au service de l’homme et de la nature, avec pour seul souci le bien vital commun.
Le RMA introduit l’idée que passé un certain plafond, le revenu est taxé à 100 %, réduisant ainsi l’échelle de revenus. Les auteurs préconisent une échelle de 1 à 4. Car la décroissance doit être d’abord celle des inégalités… Indispensable pour enrayer le gaspillage, largement imputable aux plus riches (et non à la démographie galopante).

Par ce système, le travail devient facteur d’épanouissement (non plus une contrainte), éliminant la production “de choses inutiles pour les vendre à des gens qui n’en ont pas besoin… et qui eux-mêmes doivent passer leur vie à produire d’autres choses inutiles afin de financer leur consommation.”  Le débat politique est porté au coeur même de la société, chacun disposant d’une vraie liberté de choix et de temps pour se responsabiliser, s’éduquer, participer à la vie de la société. Ainsi le choix démocratique devient une réalité, où le sens du collectif et du bien de tous est véritablement entre les mains des citoyens, et non plus susceptible d’être marchandé au plus offrant par  une poignée d’élus professionnels corruptibles.

Irréalisable, diront certains ? Pas sûr. Imaginez déjà les économies réalisées, ne serait-ce qu’en termes de santé, sécurité, prestations sociales et de retraites devenues obsolètes !

Une lecture à ne pas manquer, émaillée de cas et d’exemples déjà en marche !

Un projet de décroissance, manifeste pour une Dotation Inconditionnelle d’Autonomie, par Vincent Liegey, Stéphane Madelaine, Christophe Ondet, Anne-Isabelle Veillot, préface de Paul Ariès, Éditions Utopia.                           Pour retrouver plus de liens, articles, vidéos… autour du livre :        http://www.projet-decroissance.net

Publié par Mandarine pour Notre Terre

Auteur : mandarine

Since connecting to the Self, also known as "auto" who creates and coordinates all in me & out… enjoying his gracious company through meditation and throughout the day, like Candide I have been cultivating my (inner) garden, marveling at the fascinating resonance between within and without, the subtle and the gross… What a wonderful world!

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